La Région De Mopti
1. Présentation Générale
Avec une superficie de 82 000 km2 soit 6% de la superficie du territoire national, la Région Mopti est la cinquième région administrative du Mali. Elle est située au centre du pays et est limitée :
- au nord par la Région de Tombouctou ;
- au sud par le Burkina Faso et la Région de Ségou ;
- à l’Ouest par la Région de Ségou ;
- à l’est par le Burkina Faso et la Région de Tombouctou.
La région de Mopti a été initialement créée par la loi N° 60 – 3 AL-RS. De nos jours, elle compte 117 collectivités dont 108 communes sur lesquelles on compte cinq (5) communes urbaines (Mopti, Bandiagara, Djenné, Douentza et Tenenkou), huit (8) Cercles et 2 084 villages et fractions.
Située au centre du Mali, la région de Mopti s’étend entre les parallèles 15°45′ et 13°45’ de latitude nord d’une part, et les méridiens 5°30′ et 6°45′ de longitude ouest d’autre part.
2. Végétation
Les ressources forestières de la région sont très tributaires des pluies et des crues des fleuves. En plus de ces facteurs naturels, les formations végétales sont aussi assez influencées par les activités humaines dont l’agriculture extensive, les feux de brousse, la coupe des arbres pour nourrir les animaux. C’est ainsi que la région présente une grande variété de systèmes forestiers et de faciès.
La région dispose de sept (7) forêts classées toutes localisées dans le cercle de Youwarou et datant de la période coloniale (1946).
3. Hydrographie
Située dans le bassin versant du fleuve Niger sur une superficie de 68.705 Km² et de celui du Mouhoun, la région dispose d’un potentiel important en eaux de surface constitué par des eaux de surface pérennes et non pérennes. De ce fait, elle reste la région la plus arrosée du Mali grâce à un important réseau hydrographique dominé par :
- le fleuve Niger avec un écoulement moyen annuel de 29,2 milliards de m3 et ses nombreux défluents dont le Bani, le Diaka, le Bara – Issa, le Koli – Koli alimentant un chapelet de lacs ;
- le Sourou ;
- les plus principaux lacs qui sont : le Debo (250 Km²), le Waladou (120 Km²), le lac Korientzé (55 Km²), le Korarou (170 Km²), l’Aougoundou (130 Km²) et le Niangaye (400 Km²).
4. Situation démographiques
Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 1998, rang….la population de la région de Mopti était de 1 475 274 habitants soit 15,1% de la population totale du Mali. Le taux d’accroissement annuel moyen dégagé a été de 1,4%, taux faible par rapport à la moyenne nationale qui était de 1,8%. Selon le dernier recensement général (RGPH 2009), la région comptait 2 036 209 habitants ce qui confère ainsi le 4ème rang sur l’échiquier national. Le taux d’accroissement annuel moyen sur la période 1998-2009 est de 3%. Selon les projections de la DRPSIAP de Mopti en 2018 (base RGPH 2009), cette population est aujourd’hui estimée à 2 720 999 habitants, soit un quasi doublement de la population par rapport à 1998.
La population de Mopti est composée de 1 345 673 hommes et de 1 375 376 femmes, soit 98 hommes pour 100 femmes. Les femmes représentent 50,6% de la population contre 49,4% pour les hommes.
La population de Mopti a augmenté de 38% depuis 1998, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 3%. Cette croissance est la plus importante jamais constatée depuis 1976. Les hausses les plus importantes sont observées dans les cercles de Douentza (+59%), de Mopti (+40%) et de Bandiagara (+40%).
5. Economie
La région de Mopti est essentiellement à vocation agro – pastorale et de pêche. Ainsi son économie repose principalement sur l’agriculture, l’élevage et la pêche ainsi que des produits dans une moindre mesure. Ces principales activités de production dépendent principalement des conditions de pluies et des crues des fleuves.
6. Productions agricoles
La région possède 40% de la superficie nationale cultivée en riz et 20% de la superficie nationale cultivée en mil, sorgho. Les terres cultivables sont estimées à 1.500.000 hectares dont 910.000 ha sont irrigables, surtout en zone inondée. L’activité agricole est dominée par deux systèmes de production en fonction des deux zones : les cultures sèches en dominance pour la zone exondée et la riziculture en zone inondée principalement.
7. Productions d’élevage
Grâce à la diversité et la richesse de ses pâturages naturels, la région est une zone d’élevage par excellence et occupe la première place en effectif bovins et ovins/Caprins au Mali. Elle possède à elle seule 22,10% du cheptel national bovin du pays et 26,5% de l’effectif d’ovins-caprins du Mali (DNSI, 1998).
2 Cf. Recueil des Données Statistiques du Secteur Rural, CPS/MDR, 2001
Dans la région, du nord au sud, on peut distinguer trois (03) zones de pâturages. Il s’agit de :
la zone sahélo saharienne à sahélienne nord, la zone des pâturages inondables et la zone sahélo soudanienne et soudanienne.
L’élevage est pratiqué dans la région de Mopti suivant 3 modes : l’élevage sémi-sédentaire et sédentaire avec des rayons de déplacements limités autour des villes et des villages, l’élevage transhumant le plus courant et l’élevage nomade des zones arides et semi-arides des régions Nord. La transhumance, spécifique et typique à la région donne à l’élevage une empreinte.
8. Productions de la pêche
Grâce à l’importance de son réseau hydrographique, la pêche est de loin la troisième activité économique de la région après l’agriculture et l’élevage. Elle est pratiquée essentiellement sur les plans d’eau naturels essentiellement dans le DIN où les captures varient avec une moyenne variable de 70 000–120 000 tonnes de poissons par an.
La commercialisation du poisson est un aspect important des produits de la pêche. Le poisson est vendu frais, séché ou fumé. Le port de pêche de Mopti demeure la plaque tournante de commercialisation du poisson et ferait une transaction de plus 200 millions de francs CFA pendant les périodes bonnes productions de poisson3.
3 DRP Mopti, Atelier d’échange des acteurs locaux la gestion des ressources naturelles, GDRN5 2006.
9. Productions forestières
Les forêts sont de nos jours très dégradées à cause de la surexploitation mais aussi à cause des effets de la sécheresse qui est devenue permanente et endémique. Avant la mise en place des sites RAMSAR en 1987, une quarantaine de forêts classées se répartissent dans le Delta, du sud au nord. La liste suivante donne les noms et les superficies.